Kasala_04

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  • ************ Kasalathèque **** Le poing e **************
    Le poing e

    Au commencement était le verbe
    À chaque commencement est la femme
    La femme-mère qui s’arrondit
    Pour porter l’Homme
    Comme la Terre
    Donner naissance
    Donner la vie

    La femme est digne par nature
    Car par amour elle s’échine
    À prendre soin
    À consoler
    À cajoler
    À faire grandir

    Elle ne ploie pas sous le fardeau
    Même si vous la voyez courbée
    Mais comme la lune
    Se fait berceau
    Elle se penche sur l’être choyé
    De toute son attention aimante

    Elle sait endurer les souffrances
    En restant debout
    Redressée
    Promenant au faîte de sa fierté
    La calebasse d’eau ou de lait
    Cueillir
    Faire cuire
    Remplir les ventres
    Des petits et grands affamés
    Donner le sein au nouveau-né Par nature
    Elle paye de son corps
    La parturiente est déchirée ?
    Parfois
    Lorsque sort de son antre
    De son sein chaud
    Le nouveau-né

    Mais il y a une autre béance
    Qui discrètement la fait saigner
    Pensez-y
    Lorsqu’elle donne naissance
    Son coeur qui en abritait un autre
    Endure la séparation
    Dès que l’on coupe le cordon
    Il est privé
    Il est bancal
    Cette rupture bien naturelle
    Pour elle n’est pas qu’ombilicale

    C’est le ciel qui lui a donné ce rôle
    De femme-mère
    De nourrisseuse
    Et le droit de signer les ventres
    Mieux que d’une croix :
    D’une étoile !
    Afin que l’homme garde en mémoire
    Qu’il entre au monde par la femme

    Certains en restent fascinés
    Parfois toute une vie durant
    Et passent leur temps à admirer
    Cette petite étoile sur leur ventre
    Cherchant la femme qui l’a laissée
    Émerveillés et ignorants
    Pas méchants
    Juste ridicules
    Comme ces sots dans le proverbe
    Qui ne contemplent que le doigt
    Alors qu’il leur montrait la lune

    Si ces derniers sont satisfaits
    Ils ne sont pas majoritaires
    Il fallait faire quelque chose
    Pour que la dignité de l’homme
    Soit reconnue
    Et singulière

    Hé !
    L’homme est porteur de semence !
    Ce qui parfois le rend très fier
    D’ailleurs il fait de la semaille
    Assez souvent
    Toute une affaire…

    Mais Dieu soucieux de l’équité
    Comme dans tout le règne animal
    A voulu rendre l’homme aux yeux
    De toutes et tous
    Phénoménal !

    Il lui a donné des épaules
    Des bras solides
    De belles couleurs
    Il fait le beau et il parade
    Et pour notre plus grand bonheur
    Use de sa force
    Quand le sauvage
    Le temps
    Ou tout autre péril
    Nous fait trembler
    Mettant en gage
    Notre vie qui tient à un fil

    Si ces ignobles conditions
    L’obligent à la brutalité
    Nous ne pouvons nous y fier
    Pour statuer sur son esprit
    L’homme n’est pas dénué de finesse
    Et si certains sont brutes épaisses
    Sans aucune autre qualité
    La plupart sont pleins de tendresse
    Doués d’une conscience élevée
    J’en connais qui sont maternels
    Fiers
    Responsables
    Durs
    Solides
    Mais quand la vie leur est adverse
    Ou que l’heure du repos arrive
    Déposent la fierté et les armes
    Savent faire leurs épaules toutes petites
    Pour dans le douillet d’une femme
    Poser la tête et se blottir

    Bien sûr ce sont des archétypes
    Les chromosomes nous le rappellent
    Et l’expérience s’en fait l’écho
    Il y a en chacun de nous
    Un peu des deux
    Un peu de tout
    Un peu d’ours
    Et un peu de louve
    Un peu d’attaquant
    Et d’enfant
    De doux rêveur
    De séducteur
    De défenseur
    De survivant

    Ce sont les versants de la vie
    Qui nous font forts ou dépendants
    Dans cette histoire qui est à vivre
    On prend le masque
    On fait semblant

    Mais parfois des querelles vives
    Jaillissent de tristes événements
    Qui ne sont pas exceptionnels
    Et quand bien même le seraient-ils
    La faute ne serait pas moins grande
    Gyné- Géno- Homi- Infant-
    Toujours le -cide s’attaque au faible
    À la faiblesse de l’instant
    Pas celle du genre ou de la race
    C’est à l’humain qu’on fait offense
    Qu’on fait défaut
    Que l’on fait honte
    Lorsqu’on s’attaque à son semblable
    Que la surprise ou la posture
    Nous a présenté vulnérable

    Alors on peut argumenter
    Et réclamer l’égalité
    Qui est un leurre
    Pour nous berner

    Grâce à la technologie
    Aux pas de la civilisation
    La femme est partout dans la vie
    Au bureau et
    À la maison
    Parfois sans gagner les deniers
    Que l’homme engrange à même effort
    Alors qu’elle a les hanches belles
    Et porte pantalon sans bretelles
    Coutumière de l’adversité
    Biologique ou culturelle
    Elle fronde
    Elle avance
    Elle conquiert
    Et là où il n’y avait qu’il
    Désormais elle veut son elle

    Les mythes m’ont donné une chaise
    Et le kasàlà une voix
    Alors aujourd’hui je l’élève
    Pour entrer dans ce débat
    Que l’on a fait orthographique
    Et voici quelle est l’invite :
    « Tiens ! Il reste un « e »
    Le voulez-vous ? » 
    La femme futile
    Chacun le sait
    Adore ornements et bijoux
    « Oh oui très cher
    Posez-le là…
    Après le mot dont on me sort
    Après le point
    Ah ! On me voit ! »

    Très peu pour moi
    Le .e ?
    Je n’en veux pas !
    Je ne prends pas comme un honneur
    Cet appendice
    Ce surcroît
    Ce « e » devenu surnuméraire
    Faute d’avoir su accorder
    Féminin et participe passé

    Où que nous mènent nos combats
    Nous serons toujours mères
    Fécondes
    Portant des hommes dans notre sein

    Je laisse au genre masculin
    Bien symboliquement porter
    Le féminin dans le sien
    J’y fus
    J’y reste
    Je m’y sens bien
    Je n’aime pas qu’on freine ma lecture
    Lorsque je ne vois aucun gain
    Pire
    Le risque de perdre une rime
    Pour un « e » de perlimpinpin

    Non !
    D’autres batailles m’animent
    Celles qui concernent le genre humain
    Le respect de l’autre qu’elle ou qu’il soit
    Que je sache le rencontrer
    Avec les yeux de l’Ubuntu
    Et la voix noble du Kasàlà

    Quelle que soit sa sexualité
    Sa préférence
    Qu’il choisisse le genre qui lui plaît
    Moi ?
    Je reste Marie-France
    Prénom double
    Bien mélangé !
    À l’image de ce que je suis
    À l’image de ce que nous sommes
    Hétéro Homo Homme Femme Bi
    Aucun motif d’entrer en guerre
    Investissons ces énergies
    Voraces
    Mordantes
    Inamicales
    Dans des valeurs moins séculières

    Ce poing dressé avant le e
    Comme un fanion
    Me fait scandale
    Car il ne fait pas avancer
    Vers ce monde idéal
    Où homme et femme seraient liés
    Par le désir d’aller ensemble
    S’aimant
    S’aidant
    Se complétant
    Dans une posture verticale
    Ensemble construire l’édifice
    D’une humanité bienveillante
    Équitable
    Différente

    J’ai parlé
    Je me tais
    De peur qu’on ne me dise fol
    Je replonge ma plume dans sa fiole
    Merci de m’avoir écoutée

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